Fruit d’une alliance mère-fille nourrie par un amour inconditionnel pour la mode, la marque Mardjane Créations a rendu les Comores complètement accrocs à ses sacs à main. Éthique, car travaillant avec des matières issues de la récup, elle allie de surcroît avec talent le savoir-faire des îles à la modernité du jean, de la dentelle ou du daim.

Mardjane Création

Comment votre belle aventure a-t-elle commencé ?

Mardjane Créations est une entreprise familiale qui s’est développée grâce à une passion commune ; nous avons, maman et moi, toujours été animées par le désir de créer et d’apporter notre touche dans le développement de l’artisanat comorien. Il y a un peu plus d’un an, nous avons commencé à proposer des pochettes en tissu contenant des produits des Comores (Épices, vanille, feuilles de thé….). Totales autodidactes en matière de couture, cette envie de création a abouti un jour à la confection d’un sac. Et de fil en aiguille, … nos créations ont commencé à prendre forme, et à trouver des adeptes. Nous avons donc très vite développé une ligne plus complète et plus diversifiée de sacs que nous proposons en ligne. A présent, nous commençons à nous lancer dans la confection de tenues hommes et femmes. C’est ainsi qu’a démarré l’aventure Mardjane Créations.

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Quelle est votre marque de fabrique, l’éco-conception semble vous guider?

Mardjane Créations propose une gamme de produits conçus avec des matières naturelles comme la toile de jute, ou des tissus traditionnels comoriens tels que le lesso, le chiromani, le kanga, et autres tissus ethniques aux couleurs de nos îles. Les tenues traditionnelles comoriennes utilisent de magnifiques tissus imprimés et colorés qui sont propres à nos îles. Mardjane s’inspire du savoir-faire traditionnel comorien, qu’il associe à des tissus plus universels comme la dentelle, le jean, la toile, le wax, le daim… pour proposer des objets modernes. Issues en partie de la récup, nous proposons des pièces souvent uniques ou créées en très petite série, fabriquées de manière artisanale pour offrir à nos clientes des produits authentiques. Nous cultivons ainsi, ce sens de l’individualité qui ravit nos clients.

Êtes-vous plutôt Lesso ou Chiromani ?

Le chiromani, comme le lesso sont des symboles de l’identité de la femme comorienne. Ils sont portés au quotidien par celles-ci. Il était intéressant d’imaginer une autre manière de s’approprier ces tissus. Le chiromani plaît, autant pour ses couleurs chatoyantes, que pour la singularité de ce motif central orné d’une bordure aux fins motifs. Son mode de drapage est l’incarnation à la fois de la pudeur, de la sensualité et de l’élégance de la femme comorienne. C’est un tissu que nous aimons travailler.

Que manque-t-il aux créateurs de l’Océan indien selon vous ?

La région Océan Indien regorge de créateurs de talents qui ont besoin de meilleures conditions de travail, d’un solide réseau d’appui et de partenariats, et d’une plateforme d’expression de leurs talents, à l’image des grands événements de la mode. Aux Comores, par exemple, les créateurs doivent pouvoir disposer de suffisamment d’énergie afin de pouvoir respecter les délais de fabrication. Charge à eux également de renforcer leurs capacités et d’acquérir plus de formations surtout dans un secteur nouveau comme celui de la maroquinerie, pour développer des techniques et des méthodes de fabrication innovantes. Les arts de l’Océan Indien se ressemblent sur certains points mais chaque île possède ses spécificités et son patrimoine. Nous avons beaucoup à apprendre et à échanger les uns des autres. Il me plaît à croire qu’en fusionnant les talents, nous pourrons faire naître quelque chose d’authentique à la région et exporter nos produits à l’international.

 

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