Elle a travaillé pour John Galliano, Balmain et Azzedine Alaia puis lancé sa propre collection et la Kinshasa Fashion Week. Son défi : promouvoir le stylisme congolais. Entretien avec l’étonnante Gloria Mteyu.
Photo Yvonne Brandwijk
Vous êtes l’initiatrice de la première édition de Kinshasa Fashion Week, et des suivantes, quel était votre objectif ?
En fait, notre objectif a toujours été la promotion des stylistes congolais au niveau international, non seulement pour leur créativité, mais aussi pour contribuer aux débats d’idées sur le secteur de la mode, et notamment le Made in Africa.
Comment définiriez-vous le style Congolais ?
La première chose qui me vient à l’esprit, c’est le Libaya, « Pagne ». Mais personnellement, je pense que le style congolais est bien plus que ça. Notre manière de nous habiller est davantage inspirée par la personnalité de l’individu tout en restant timeless ; éternelle hors du temps, intemporelle…
On dit que le Congo est l’inventeur de la SAPE, est-ce que c’est toujours le cas ?
Oui, bien sûr c’est toujours le cas. Lorsqu’on invente quelque chose on reste toujours l’initiateur. Bien que d’autres aient imité ce mouvement, le Congo détient le label ! De la même façon que la musique congolaise a influencé d’autres styles musicaux. La sape congolaise a toujours gardé sa place dans la mode.
Pensez-vous comme certains qu’il faudrait fédérer les multiples Fashion week Afrique afin de promouvoir la visibilité des stylistes africains dans le monde ?
Fédérer pour mieux s’organiser… Oui, je suis d’accord. Mais il y a un préalable important qui exige qu’avant tout, la visibilité, soit assurée dans les pays d’où sont originaires les stylistes. Ainsi, à Kinshasa Fashion Week, l’audience des stylistes dans notre propre communauté est aussi importante étant donné que nos consommateurs sont principalement congolais.
Vous avez déclaré que la mode est aussi et surtout un moyen de donner une image positive de l’Afrique, qu’au-delà des guerres, il faut aussi voir que le Congo regorge de talents dans la mode
Évidement le Congo regorge des talents dans le secteur de la mode, mais aussi dans plusieurs domaines de créativité. Toutefois, ces talents en soi, ont besoin d’encadrement et de moyens pour se développer et atteindre le niveau international. Ce qui est notre prochain défi à la Kinshasa Fashion Week !
– Femmes de demain – Nous avons voulu donner la parole à des femmes congolaises qui évoluent dans la mode et la beauté, un secteur source d’émancipation et d’espoir pour nombre d’entre elles. Rencontre avec les mannequins et designers de la Brazza fashion night 2015 et avec Amédée Ebono, une self made woman entrepreneur qui nous donne sa vision de la femme au Congo.
Posted by Daniele Sassou Nguesso on Mittwoch, 16. Dezember 2015
