Les manifestations continuent en Iran après la mort en détention de Masha Amini, une jeune femme arrêtée par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés ». On se rappelle quand l’actrice Golshifteh Farahani libérait le corps et la parole d’une femme dans le film « Syngué sabour – Pierre de patience ». N’oublions pas qu’en Iran, son pays, beaucoup s’emparent de la mode pour résister. Notamment en revisitant le port du foulard. Le pourront-elles encore?
Photo © Gianluca Tamorri
Si vous pensiez qu’en Iran, les femmes avaient abandonné toute velléité de féminité, qu’elles avaient baissé les bras, vous vous trompez. Sachez-le, la mode tient le pavé dans les rues de Téhéran ; « The Teheran Times » a recensé en effet de nombreuses photos de jeunes femmes au style affirmé, malgré le foulard, et novateur prises dans la ville, là où la femme est obligée de couvrir ses bras, ses jambes, sa poitrine, sa tête.
C’est avec la révolution de 1979 que le port du hijab ou d’habits conformes à la charia devient obligatoire pour les femmes en Iran. Or l’avantage du hijab ici, c’est qu’il n’est pas clairement défini par les textes et peut donc être interprété.
Le gouvernement contraignant les femmes iraniennes à couvrir en partie leurs cheveux et leur corps, elles choisissent de quelle façon elles vont le faire. Et avec une force de créativité incroyable que galvanise l’interdiction.
« La mode est une forme de communication très puissante »