On l’appelait la Garbo noire pour sa beauté frappante et pourtant, pas un mot sur la diva aux airs de Betty Boop quand Hollywood évoque son âge d’or. Si Internet n’était pas là, pas sûr que nous aurions parlé de la star d’ Hallelujah, et pourtant, la belle y brûle la pellicule.
Au risque de s’inscrire en faux face aux propos de notre adoré George Clooney, qui applaudissait lors des Oscars de 2006, le « progressisme » social de Hollywood, l’accès au septième art a toujours été pavé d’embûches pour la communauté noire. Ange aux airs canaille, Nina Mae McKinney, surnommée la Garbo noire, montre son minois à la fin des années 20, révélée par King Vidor, le réalisateur de La Grande Parade. Qui se souvient alors, qu’à 16 ans à peine, Hollywood se pâme devant ses ondulations sur Sunset Boulevard ? Affolante de sensualité dans un music-hall de Broadway où elle se produit avec la troupe Blackbirds of 1928, elle est embauchée par Vidor pour tenir le premier rôle d’ Hallelujah, première comédie musicale au casting entièrement noir.
Nina Mae McKinney entre Garbo et Betty Boop
La performance effervescente de McKinney dans le rôle de l’hypnotisante «Chick», lui apporte une notoriété immédiate. Pourtant, en dépit des critiques élogieuses pour son jeu vif unique, et un contrat de cinq ans avec MGM, la carrière de McKinney ne décolle pas ; Hollywood refusant de donner aux actrices noires des rôles autres que ceux de servante ou au mieux, de dame de compagnie.Déterminée à briser les obstacles qui se dressent face à l’idée qu’elle se fait de sa carrière d’actrice, Nina part pour l’Europe.En décembre 1932, la rebelle se rend à Paris où elle se produit comme animatrice de cabaret dans des boîtes de nuit amoureuses du Music-Hall ou dans des restaurants, comme Chez Florence. En février 1933, Nina joue dans un spectacle appelé « Le chocolat et la crème » au théâtre de Leicester Square à Londres. On viendra l’applaudir dans les cabarets à Budapest, en Hongrie; Dublin, Irlande; Londres… Le Royaume-Uni qui lui offre des rôles dans les films britanniques Congo Road (1930) et Sanders de la rivière (1935). Entre la promotion de sa carrière à l’étranger, la jeune actrcie est brièvement retournée aux États-Unis où elle est apparue dans les films indépendants Pie, Pie, Blackbird (1932) et Kentucky Minstrels (1934). Bien qu’elle y ait tenu des rôles mineurs, Nina a également participé à d’autres films d’Hollywood tels que Safe in Hell (1931), et Reckless (1935). Son dernier rôle significatif à Hollywood était celui d’un personnage antagoniste féroce dans le film de 1949, Pinky.Elle meurt pourtant dans le plus grand anonymat en 1967 mais celle qu’on appelait la Black Garbo a ouvert la voie à des actrices noires comme Dorothy Dandridge dont le personnage, « Carmen », de 1954 a été modelé d’après celui, sublimé par McKinney ; « Chick. »
Pour voir ou revoir la belle Nina:
