En décorant ce lundi, le styliste Alphadi du titre d’artiste de l’UNESCO pour la paix, c’est le formidable potentiel de l’Afrique qu’a salué Irina Bokova, directrice générale, persuadée de la place assurée du continent dans l’avenir de la Haute Couture.
Alphadi est un symbole. Celui d’une Afrique émergente, une Afrique créatrice et positive qui refuse l’immobilisme « Vous êtes une page essentielle de la mode de ces trente dernières années, a déclaré Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO », à un Alphadi très ému. « L’Afrique est une terre de création et s’il y a une renaissance africaine, c’est qu’il y a une renaissance culturelle. Et nous partageons cette conviction. »
Officiellement décoré du titre d »Artiste de l’Unesco pour la paix », Alphadi a rappelé à quel point un continent pacifié est le préalable à toute évolution. « C’est la paix que nous célébrons aujourd’hui, condition à tout développement. L’Afrique est en proie à des conflits de tous genres et de ce fait, on ne parle pas assez des talents du continent. »
Et pourtant, l’Afrique sait se prendre en main, et de quelle façon ! Avec le Festival International de la Mode en Afrique, celui que l’on nomme le « magicien du désert » selon les propres termes de la directrice générale de l’UNESCO –n’a-t-il pas organisé le plus mémorable des défilés parmi les falaises de Tiguidit, convaincu Thierry Mugler, Paco Rabanne, Gaultier et Kenzo de faire le déplacement ?- a voulu faire de Niamey, cité aux savoir-faire ancestraux, le Milan de la mode en Afrique. La réalisation d’un rêve certes, mais le début d’un combat pour le continent. Celui d’offrir enfin aux stylistes et aux mannequins originaires d’Afrique, de prendre leur envol sur le continent. En cela, le tandem Niger-UNESCO n’a jamais cessé de creuser son sillon…
