On ne badine pas avec la mode !

Coup de tonnerre dans le monde de la création océano-indienne! Quelle n’a pas été la surprise d’ALCOI, qui réunit depuis six ans les stylistes de toute la zone Océan Indien, de découvrir que Mode Adickt et l’association Nous les filles à la Réunion, annonçaient lancer le « Premier concours de stylistes de l’Océan Indien ». Ironie du sort, la gagnante de l’édition 2015 du salon de la mode de Mayotte était… Réunionnaise.

Photos Franco Di Sangro/VM

Wardat Monjoin ne décolère pas. La présidente de l’Association Lainga Culture de l’Océan Indien est à la fois indignée et interloquée : « Comment peut-on prétendre organiser le premier concours stylistes océan indien alors que cela fait six ans déjà que Mayotte travaille dur pour faire rayonner la création océano-indienne au-delà de ses frontières ? ».

« Comment peut-on s’approprier un concept développé par d’autres, c’est parfaitement scandaleux. »

En novembre dernier en effet, plus de 25 créateurs venus des quatre coins de l’océan Indien -La Réunion, Madagascar, Rodrigues, Anjouan, Grande Comore, la Tanzanie et Mayotte- ont dévoilé leurs collections haute-couture au public. Ironie du sort, c’est une Réunionnaise, Maria Rousset, qui a remporté le premier prix du concours de création sur le thème “tissage et tressage”. Et lors de l’édition 2014, devinez quoi? Le premier prix revenait à Erika Vembouly, une… Réunionnaise.

Ses demandes d’explication aux organisateurs restées jusque-là sans réponse, Wardat Monjoin a saisi les membres d’ALCOI de la région Comores et Madagascar, parmi lesquels deux avocats. Car il n’est pas question d’en rester là pour la présidente qui demande un démenti avant d’envisager une action en justice. Elle ajoute, très déterminée: « Ni Mode Addickt, ni le site Secrets de filles, ne peuvent ignorer que le salon de la mode de Mayotte existe puisque des stylistes de la Réunion y participent depuis le début. J’attends donc d’eux qu’ils changent l’appellation donnée à l’évènement. C’est vraiment le moins qu’ils puissent faire. Comment peut-on s’approprier un concept développé par d’autres, c’est parfaitement scandaleux.» Et d’ajouter: «Les organisateurs doivent changer leur mode de communication basée sur une publicité mensongère.»

A l’heure où nous écrivions ces lignes, les organisateurs n’avaient pas non plus répondu à nos demandes d’entretien, nous les avons relancés ce soir. « Rendons à César ce qui appartient à Jules ! » martèle Wardat Monjoin qui, tout en déplorant l’incident, tient malgré tout à garder le sens de l’humour, proposant même aux organisateurs de ce concours de venir participer au Salon de la Mode de Mayotte. A suivre…

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