Plus connue sous le nom de L-Rec, la marque qui monte à Dubaï et fait parler d’elle à Paris, Rahymat Elarif a surpris son monde en faisant défiler cet été des mannequins handicapés. Retour sur l’itinéraire d’une enfant des Comores qui a puisé dans son île l’inspiration d’une vie.
Couleurs électriques, robes en lamé, imprimés multiples ; vos créations détonnent dans un univers où le minimalisme domine souvent. La mode, selon vous, doit être joyeuse ?
Vous savez, la mode est un vaste domaine qui associe plusieurs métiers ; mannequinat, photographie, couture, beauté, production, les médias… et pourtant, l’idée que l’on s’en fait tourne essentiellement autour d’un monde féérique inspiré par l’art et la passion. Or, il ne faut jamais oublier deux notions importantes qui fondent la réussite dans cet univers parfois impitoyable ; le savoir-faire et la sagesse. Pour autant, je pense en effet que la mode doit être joyeuse.
On sent dans vos créations une forte influence des années 20, les fameuses années folles, êtes-vous nostalgique de cette période ?
Comme vous l’avez dit, les fameuses années folles durant lesquelles la mode a vraiment pris un tournant, puis les années Coco Chanel avec la fameuse petite robe noire ont accompagné l’émancipation de la femme et permis enfin un vrai lâcher prise. Je ne dirais pas que je suis nostalgique mais que je voue une admiration profonde à cette époque, au point que j’aurais aimé vivre durant cette période.
Les années 80 vous inspirent également, notamment dans la conception des accessoires et le maquillage de vos modèles…
Ce sont des années où l’originalité a pris toute sa place dans la mode, et la modernité y était très forte.
Chapeau de paille, petits chemisiers ajustés, coupes droites, on sent l’Occident bien présent dans vos tenues n’est-ce-pas ?
Je suis attirée par tout ce qui est élégant, classique, voire naturaliste, et j’aime la simplicité.
Vous êtes originaire des Comores ; votre île vous inspire-t-elle encore aujourd’hui ?
Je suis fière d’être Anjouanaise mais avant tout, d’être une femme comorienne ; ce pays constitué de quatre îles a fait de moi une femme forte, déterminée et optimiste qui se prépare toujours au combat. La beauté de la nature verte des Comores dont je rêve souvent, les montagnes, les rivières et la mer sont mes sources d’inspiration et oui, je suis nostalgique maintenant que je vis dans un pays désertique.
