Les stylistes de l’Océan Indien sont invités cette année par ALCOI à faire montre de leur talent via l’éco-création. Sur les traces de Sakina M’sa, pionnière en la matière ou de la maison Margiela, gageons qu’ils sauront ancrer le développement durable dans celui, non moins attendu, de la filière textile.
Recyclage et haute couture ne sont pas antinomiques. La styliste Sakina M’sa, militante d’une couture qui produit du sens, a déjà prouvé que l’on pouvait lier haute-couture et récupération de très beaux tissus (des chutes de Balenciaga, Chanel)…
La créatrice utilise également des bleus de travail pour sa ligne Blue Line. Sakina M’Sa souhaite ainsi conjuguer mode, entreprise social et développement durable.
Galliano bouscula en son temps l’univers de la haute couture parisienne avec une collection inspirée par les SDF. Le travail manuel qu’il avait fallu pour créer ces écheveaux de fils décousus et ces vêtements en lambeaux fut diversement apprécié, soit comme une vision poétique, soit comme une insulte choquante.
Margiela lui-même était un défenseur du recyclage dans la mode, avec même quelques pièces de luxe fabriquées à partir d’objets trouvés comme des perruques ou des dés à coudre. Ici, c’est le jean sous toutes ses coutures qui est réutilisé.
Et à ceux qui auraient des doutes quant au potentiel de Mayotte comme plateforme de la filière textile, en proie à des difficultés que nul ne songe à nier, Sakina répondrait : « « Comme dit mon ami, le philosophe Jean Baudrillard, la pauvreté n’empêche pas la créativité ! » »