Y a-t-il un style réunionnais? Une mode entre deux mondes

S’il existe sans conteste une histoire vestimentaire sur l’île de la Réunion, et des marques réunionnaises tendances, peut-on parler aujourd’hui d’une mode réunionnaise ? Y a-t-il un style propre à celle que l’on appelait Ile Bourbon ?

« L’histoire de nos costumes est forcément liée au métissage », écrit très justement, à propos de la mode réunionnaise, le site https://comperes-creoles.jimdo.com/costumes/. Et d’ajouter : « Avec un apport culturel aussi diversifié, il nous était difficile de nous arrêter à un seul type de costume. Européen ? Indien? Malgache? Chinois? »

Vaste question en effet ; y a-t-il une mode vestimentaire réunionnaise ?

Au 18ème siècle, écrit Yves Perrotin dans « Chroniques de Bourbon », l’île était une escale sur la voie commerciale de France en Inde et en Chine. ; elle était donc très bien placée pour recevoir les étoffes de l’Orient qui faisaient alors fureur en Europe, surtout pour la confection des vêtements d’été. » Si l’on suivait la mode de Paris, en revanche, les étoffes venaient majoritairement d’Inde et de Chine, précise le site http://7lameslamer.net. Il ne reste aujourd’hui quasiment plus rien de ces coutumes hormis lorsqu’ils sont repris par les gens du spectacle garants des traditions.

Même son de cloche du côté de la marque Christ-Ray à Saint-André-de-la-Réunion qui, plutôt que de mode réunionnaise parle d’un style nourri des apports malgaches, chinois, africains et malgaches. Sans oublier l’Europe. « A la Réunion on mixe donc depuis toujours les tissus, les coupes et les traditions. » Ainsi les saris côtoient les jeans, la soie chinoise le lin, les coupes occidentales la vacoa !

 

Plus que de style, on parle de marques comme «  l’effet Péi » par exemple et son célèbre logo margouillat (petit lézard typique de l’île) qui propose des vêtements tendances et stylisés pour homme et femme. La marque « Pardon ! » quant à elle s’est imposée un peu partout aujourd’hui, elle a été fondée à la Réunion et son siège se trouve dans le chef-lieu de l’île.

On peut aussi citer la marque Moero à La Réunion lancé par Vincent Sellom.

A l’instar d’ALCOI (Association Lainga et Cultures Océan Indien) qui a organisé un défilé de mode de quatre stylistes réunionnaises en mai 2016 à l’hôtel Le Saint Denis, certains tentent cependant de mettre les créateurs locaux dans la lumière. Erika Vembouly, Carline Grunfelder, Patricia Fortuné et Maria Rousset avaient alors présenté leurs créations devant un public conquis.

En 2017, c’est aussi ALCOI qui a permis à deux réunionnaises de remporter le concours pro et amateur du 8e Salon de la mode de l’océan indien: Nadine Nectoux (Tibabouk) chez les pros et côté amateurs: Marion Virapoullé. L’impulsion est donnée, l’essai sera-t-il transformé?

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