Lupita Nyong’o n’est pas la nouvelle Audrey Hepburn

Lupita Nyong’o a littéralement hypnotisé la foule au Gala du Met ce lundi avec une robe verte à couper le souffle et des cheveux parfaitement sculptés. Mais qui a vraiment inspiré Lupita pour sa coiffure ? Vogue jure que c’est Audrey Hepburn, à qui elle compare l’actrice. Mais Lupita a posté sur Twitter les photos de celle dont elle a voulu copier le style. Et il s’agit d’un style africain ancestral, pas d’une coiffure hollywoodienne… On appelle ça un recadrage.

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Être comparée à Audrey Hepburn, se voir désignée comme la nouvelle Fair Lady, franchement, il y a pire. Sauf que. En ne tenant aucun compte des propos de Lupita livrés à l’un de ses journalistes, le magazine Vogue fait comme s’il savait bien mieux que l’actrice où elle avait puisé son inspiration. Au cours de son entrevue sur tapis rouge avec André Talley de Vogue, Nyong’o avait pourtant clairement expliqué que ses cheveux voulaient rappeler « les coiffures sculpturales du continent africain. » Et Talley lui-même avait souligné que la coiffure lui faisait songer aux cheveux de Nina Simone.

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Mais apparemment, cela n’a pas été jugé recevable par Vogue qui a rapporté que la coiffure avait été inspirée par… Audrey Hepburn. L’actrice iconique est certes une source d’inspiration immense et beaucoup de parallèles peuvent être établis entre sa grâce et l’élégance de Lupita. Oui, mais. Le style Hepburn est à des années-lumière du modèle dont s’est inspirée Lupita.Cette dernière a d’ailleurs immédiatement réagi sur Instagram pour répondre à l’article de Vogue ; l’actrice a posté une courte vidéo avec des photos des personnes qui ont réellement inspiré sa coiffure. Et parmi elles, devinez quoi, pas une seule de Audrey Hepburn. Vogue devrait s’y reprendre à deux fois avant de zapper le contenu de ses propres interviews car, en ignorant les inspirations effectivement nommées de Lupita et en se concentrant exclusivement sur les similitudes avec Audrey Hepbrun, le magazine nie la référence culturelle africaine que souhaitait faire Lupita ; ce qui est non seulement peu déontologique mais constitue surtout un rendez-vous manqué, car explorer la multiplicité d’une culture capillaire très riche aurait pu constituer une étude intéressante. Enfin, Vogue n’ignore pas que dans un pays encore en proie aux tensions raciales, beaucoup lisent déjà dans cet article un mépris réel pour tout ce qui n’est pas lisse et certifié glamour. Dommage, vraiment.

Isabelle GAZANIA-HAAS

Photos Mike Coppola et Bert Stern/Getty Images

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