L’ethnique, c’est chic !

Derrière la marque Silk&Moss, se cache une parisienne so pretty and funny qui se définit comme une jeune femme « cosmopolite à la vie bien remplie ». Née d’une Mère Camerounaise et d’un Père Germano-Polonais, Samantha Braun puis son inspiration dans le multiculturalisme dans lequel elle est tombée… toute petite !

Photos Maria Fallström et Thea Marlene Magnussen

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Où vivez-vous ?

Je suis installée à Stockholm depuis maintenant sept ans avec mon compagnon, qui est Suédois, et notre petit bout espiègle. Mes journées se partagent entre mon boulot de juriste, ma famille et 1001 projets dont Silk & Moss.

On sent dans vos créations une inspiration très métissée, dîtes-nous en plus…

Née d’une Mère Camerounaise et d’un Père Germano-Polonais, j’ai toujours baigné dans le multiculturalisme, que ce soit à la maison où à travers mes amitiés et nombreux voyages. Maman a toujours été une bête de mode. C’est vraiment elle qui a inspiré mon parcours et certaines de mes créations. Elle a très souvent mélangé habits traditionnels Africains et créateurs occidentaux avec beaucoup de classe et de féminité. Elle m’a appris, à dénicher les pièces rares, souvent sous-estimées et à mélanger les influences, les imprimés, les couleurs… Toute petite je dessinais déjà des créations inspirées de ses tenues.

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Chaque pièce est faite main, donc unique, pourquoi ?

J’affectionne énormément le travail artisanal et adore réaliser mes idées moi-même. Je trouve beau et fascinant tout le processus de création d’un objet façonné par la même main. Pour moi, s’offrir un objet fait main relève du luxe, indépendamment du prix. Produire mes créations en séries limitées ou pièces uniques a pour but de personnaliser ce que j’offre aux acheteurs. Je peux coudre 5 kimonos dans le même tissu, mais ils ne seront jamais identiques. Il y à une certaine satisfaction dans le fait de posséder quelque chose de beau et d’unique. J’aime l’idée que mes clients voient ce qu’ils s’offrent comme un trésor, qu’ils en prennent soin et se fassent vraiment plaisir.

« La production et la consommation actuelle en matière de mode me donne des sueurs froides. »

Votre production va à l’encontre de toute standardisation n’est-ce-pas ?

La production et la consommation actuelle en matière de mode me donne des sueurs froides. La qualité et l’éthique se sont longtemps perdues au profit de la quantité et des chiffres. Cela peut être très accommodant pour plusieurs raisons, mais cela manque aussi de caractère. J’ai toujours aimé avoir des choses qui sortent de l’ordinaire et que l’on ne trouve pas forcément partout. Je souhaite aussi que ce que j’achète soit bien produit et donc dure. Il n’y a rien de plus frustrant que d’acheter un vêtement ou un accessoire qui me plaît mais qui va rétrécir au premier lavage ou se casser après trois utilisations. C’est frustrant et quelque part, çela pousse un peu à la négligence. On a l’habitude d’une qualité moyenne voire médiocre et on traite ses affaires en conséquence, ce qui est dommage. J’ai envie d’éviter cela. Je préfère prendre mon temps et créer en séries limitées. C’est agréable pour l’acheteur, mais pour moi aussi. Notamment du fait que de petites collections me permettent d’offrir quelque chose de nouveau régulièrement et donc d’exprimer ma créativité foisonnante.

Pour qui créez-vous ?

Pour ceux et celles qui ont envie de se faire plaisir et qui aiment l’originalité, le multicuturalisme et l’évasion. Pour ceux qui n’ont pas peur de sortir du lot. Ma clientèle vient de tous les milieux, de tous les pays. Les âges, les genres, les styles sont très mélangés. Cela me plaît énormément de voir des gens très différent aimer mes créations.

Qui sont les ethno-dandies dont vous parlez sur votre site ?

Ce sont des amoureux de mode afrochic, d’ethnic chic. Des individus dont le style évolue en périphérie des règles esthétiques normatives et qui suivent leurs propres règles empruntes de cool et d’originalité sur fond de mélange des cultures.

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Un bel intérieur se définit par quoi selon vous ?

L’harmonie, même dans le désordre. Savoir marier et positionner les matières, formes et couleurs différentes, en plus de se servir de la lumière des lieux pour optimiser l’espace. Créer une hospitalité, une sensation de bien-être et de fraîcheur. Et puis s’entourer de beaux objets auxquels on tient et de belles plantes insolites.

Avoir de l’allure selon Samantha Braun, c’est…

Quelque chose d’inné, qui ne s’achète pas. On l’a ou on ne l’a pas.

Vous avez grandi à Paris, comment avez-vous réagi aux récents attentats ?

J’étais sous le choc bien évidement. Ma plus jeune sœur m’a rapidement prévenue par téléphone. J’ai mal dormi, inquiète pour ma famille, mes amis. Inquiète pour tout le monde. J’ai vécu une partie de mon enfance non loin de là où s’est produite une des fusillades. Cela semblait tellement surréaliste. Puis je me suis réveillée le lendemain avec une boule au ventre, relisant les sms de mes amis Parisiens en comprenant que c’était bien la réalité. Quelle tristesse. Bien sûr les médias sociaux en effervescence rendaient hommage à Paris. Facebook a tourné tricolore. La Tour Eiffel se voyait partout. Il y’a eu les minutes de silence de par le monde. Et puis j’ai pensé à tous ceux qui vivent ces mêmes horreurs et cette terreur au quotidien, mais pour lesquels on n’affiche pas de drapeau et on ne se tient pas debout la tête baissée solennellement pendant 60 secondes. Ma boule au ventre s’est alourdie.

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