Avec Jaden Smith, égérie femme intattendue de Vuitton, on franchit un nouveau pas dans la célébration des looks androgynes. En créant une ligne spécialement dédiée à l’artiste Mysteek, la styliste réunionnaise Carline Grunfelder avait précédé la démarche. Chapeau !
Jaden Smith (fils de notre adoré Will) en jupe, ça n’a rien de nouveau. Ce génial touche à tout de la mode qui se fiche comme d’une guigne des étiquettes ferait son shopping au rayon femmes de TopShop et s’est même rendu à son bal de promo… en robe ! Consacré par la presse -Il fait la Une du nouveau numéro Hommes et été nommé parmi les ados les plus influents de 2015 par le magazine Time – après avoir été traité, avec sa sœur, d’enfant gâté et mal élevé par dessus le marché, notamment par le très sérieux The New York Post, Jaden a été choisi par Louis Vuitton pour incarner la campagne printemps/été de la maison. Mais ce qui fait le buzz n’est pas tant qu’il a a toujours joué de son physique androgyne, c’est qu’il devient le visage d’une collection pour femmes. Nicolas Ghesquière, le directeur artistique de Louis Vuitton, qui, pas peu fier de son choix, a posté les photos sur Instagram.
La marque Louis Vuitton a choisi Jaden Smith, le fils de Will, pour être le visage de la campagne pour sa collection femme printemps-été 2016… Audacieux !
Plus proche de nous, Carline Grunfelder, de la marque Fabrik & Moi a choisi de travailler en collaboration avec un artiste, Mysteek, personnage androgyne qui a su faire de son profil atypique et de son ambiguïté une vrai force. C’est parce que Mysteek intrigue que Carline a créé pour elle des modèles que l’on pourrait voir comme une collection unisexe.
Rappelons-nous que, figure de proue du mouvement, Christine and The Queen avait débuté cette révolution vestimentaire, culturelle et militante. Quoi que, si l’on prend la peine de se pencher sur l’histoire de la mode, « La garçonne des années 1920, le smoking d’Yves Saint-Laurent en 1966, la jupe de Jean-Paul Gaultier en 1985, l’allure unisexe de Calvin Klein dans les années 1990… »(2) révèle à quel point l’ordre établi se prend régulièrement de sérieux coups de canifs.
(1) «Etre gender fluid, c’est sortir de la binarité fille/garçon, passer de l’un à l’autre, pour finalement embrasser une multitude d’identités » Alice Pfeiffer, journaliste mode au Monde et aux Inrocks
(2) Anne Demoulin, 20 Minutes
