Le Festival International de la Mode en Afrique n’aura pas lieu

C’était l’occasion de montrer l’Afrique sous son meilleur jour : celui des stylistes à l’étonnante énergie créative. L’Afrique qui pétille, qui ébouriffe, qui fascine… Et puis non ! La dixième édition du Festival International de la Mode en Afrique (FIMA 2015) est annulée. Un coup très dur porté au continent.

Photo Franco Di Sangro/VM

A l’instar du musée Guggenheim Bilbao, en Espagne, qui, à travers une exposition ambitieuse, « Making Africa », révèle l’extrême richesse du design contemporain en Afrique, le FIMA portait très haut les couleurs des mille et un stylistes du continent. Très loin de la formule usitée par la presse féminine généraliste « L’Afrique c’est tendance », l’évènement révélait au contraire le potentiel économique et créatif énorme des créateurs, les incitant à rêver sur place leur développement plutôt qu’à s’expatrier vers les capitales européennes.

Joints hier soir au téléphone, les organisateurs ne cachaient pas leur immense déception au sortir de la conférence de presse officialisant l’annulation de l’évènement. Et  l’on n’ose imaginer celle du styliste nigérien Seidnaly Sidhamed Alphadi qui pilotait un Festival bien installé, déjà adoubé par Jean-Paul Gaultier et Kenzo. Selon les journalistes présents sur place, le gouvernement nigérien a pris cette décision au regard du climat d’insécurité qui prévaut dans la région. Les délégations parties avec stylistes, créations et mannequins dans leurs bagages ont dû faire demi-tour, d’autres, celles déjà arrivées à Niamey reprendront le premier vol pour regagner leur contrées. Avec une tristesse mêlée de malaise ; « peut-être valait-il mieux ne pas partir si le risque d’attentat était trop grand » entendait-on murmurer.

Le FIMA avait pour thème cette année « l’éducation et industrie pour une Afrique de métissage et de la paix ». L’occasion pour son initiateur Alphadi de procéder au démarrage des travaux de construction de l’Ecole Supérieure de Mode et des Arts (ESMA). Cette annulation est donc une très mauvaise nouvelle pour le continent, décidé à prendre la formation de ses talents en main, et sur place. Le FIMA est par ailleurs l’un des plus grands rendez-vous destinés aux professionnels de la mode en Afrique.

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