![\"Lauren](\"http:\/\/fossette-magazine.com\/wp-content\/uploads\/2016\/02\/Lauren-ojhgyijhj.jpg\")
<\/a><\/p>\nLauren Eku\u00e9 est un Ovni. Imm\u00e9diatement rep\u00e9rable avec son fichu nou\u00e9 et son total look noir agr\u00e9ment\u00e9 d\u2019une croix XXL \u00e0 un d\u00e9fil\u00e9 de mode parisien, elle connait tout le monde et tout le monde sait qui elle est. Petit bout de femme \u00e0 la voix pointue de Parisienne, elle a \u00e9t\u00e9 responsable du show room presse chez Giorgio Armani, styliste photo pour un photographe de hip-hop, le plus pl\u00e9biscit\u00e9 des stars mondiales du hip hop am\u00e9ricain et fran\u00e7ais \u2013\u00ab\u00a0Ah, les concerts de Jay-Z\u00a0!\u00a0\u00bb_, particip\u00e9 au lancement du magazine Chocolate -c’est \u00e0 elle que le Mag doit son nom- et c\u2019est Lou Doillon qui la fait passer en douce quand elle veut assister \u00e0 une vente presse Margiela. Bref, rien n\u2019a l\u2019air de vraiment l\u2019impressionner. Et ce n\u2019est pas les petites blessures de la vie qui l\u2019ont arr\u00eat\u00e9e.<\/p>\n
\u00ab\u00a0Travailler dans le milieu de la mode \u00e0 Paris, c\u2019est encore se confronter \u00e0 des pr\u00e9jug\u00e9s. Je me souviens tr\u00e8s bien, lorsque j\u2019apportais des sacs de shopping dans certains salles de r\u00e9daction, les regards s\u2019attardaient lourdement sur moi et en effet, il n\u2019y avait pas d\u2019autres noirs dans la pi\u00e8ce. C\u2019est incroyable parce qu\u2019\u00e0 New-York, j\u2019ai rencontr\u00e9 un r\u00e9dacteur pour le Vogue Japon\u00a0; c\u2019\u00e9tait un homme, noir, et handicap\u00e9\u00a0!\u00a0\u00bb<\/p>\n
\u00ab\u00a0\u00catre noir, \u00eatre une femme noire, c\u2019est aussi vivre des choses magnifiques\u00a0\u00bb<\/h4>\n
Pourquoi avoir quitt\u00e9 New York alors\u00a0? \u00ab\u00a0Parce que j\u2019ai peur de ma m\u00e8re\u00a0! Allez lui dire, vous, que sa fille s\u2019installe \u00e0 Manhattan, vous verrez\u00a0!\u00a0\u00bb \u00e9clate de rire Lauren qui a, \u00e0 l\u2019\u00e9poque il est vrai, \u00e0 d\u2019autres projets en t\u00eate. Celui de poursuivre sur la voie de la litt\u00e9rature apr\u00e8s avoir confi\u00e9 son manuscrit \u00e0 un ami, conquis.\u00a0\u00ab\u00a0Ic\u00f4ne urbaine\u00a0\u00bb est suivi par \u00ab\u00a0Carnet Spunk\u00a0\u00bb, \u00ab\u00a0Black Attitude\u00a0\u00bb et quelques essais plus tard, elle impose une \u00e9criture \u00e0 la fois urbaine et novatrice, plus \u00ab\u00a0fun\u00a0\u00bb que celles de Toni Morrison ou Calixte Beyala dont les \u00e9crits l\u2019ont nourrie mais \u00e0 qui elle reproche de manquer de l\u00e9g\u00e8ret\u00e9.<\/p>\n
\u00ab\u00a0La condition noire ne doit pas se r\u00e9soudre \u00e0 des \u0153uvres sombres ou violentes. \u00catre noir, \u00eatre une femme noire, c\u2019est aussi vivre des choses magnifiques, dr\u00f4les, etc.\u00a0\u00bb Une vision visc\u00e9ralement positive de la vie dot\u00e9e d\u2019un f\u00e9minisme auquel elle s\u2019est form\u00e9e \u00e0 Paris 8 aupr\u00e8s de Josette Trat, fondatrice des c\u00e9l\u00e8bres Cahiers.<\/p>\n
Black Attitude #1, <\/em>Ainsi, sur fond de satyre des \u00e9lites africaines et de portraits subtils d\u2019h\u00e9ro\u00efnes noires bien d\u00e9cid\u00e9es \u00e0 prendre toute leur place dans ce monde, \u00e0 l\u2019instar de l\u2019Antigone de Jean Anouilh, son premier d\u00e9clic litt\u00e9raire, Lauren Eku\u00e9 dessine peu \u00e0 peu les contours d\u2019un nouveau genre. Et que les maisons d\u2019\u00e9ditions traditionnelles ne soient pas pr\u00eates n\u2019est pas un probl\u00e8me. Il y a les autres\u2026 \u00ab\u00a0Je dis toujours aux gens, si vous avez vraiment envie de faire quelque chose, allez-y. La porte est ferm\u00e9e\u00a0? Vous n\u2019avez qu\u2019\u00e0 passer par la fen\u00eatre.\u00a0\u00bb<\/p>\n La vie buissonni\u00e8re, en somme.<\/p>\n Black Attitude #1<\/em>. Roman. \u00c9ditions Anibw\u00e9, Paris 2011. 256p. Carnet Spunk<\/em>. Essai. \u00c9ditions Anibw\u00e9, Paris 2010. 68p. Ic\u00f4ne Urbaine<\/em>. Roman. \u00c9ditions Anibw\u00e9, Paris 2005. 160p<\/p>\n <\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" On se l\u2019arrache sur Paris pour le stylisme des s\u00e9ances photo et les chroniques de mode mais ce que Lauren Eku\u00e9, sociologue de formation, privil\u00e9gie, c\u2019est l\u2019\u00e9criture. Romanci\u00e8re avant tout, dit-elle, cette jeune femme, qui a fait ses classes chez In\u00e8s de la Fressange et les bureaux de presse mode de la capitale, est tout,… <\/p>\n