2015-01-22_172254_zzzPar Alexandra Blanc

Chômeur, beurk, quel vilain mot ! Quand tu es chômeur, tu es « involontairement privé de travail » selon Wikipédia. Ca vend du rêve, non ? Le mal du XXIe siècle s’immisce aujourd’hui dans toutes les sphères de la société. Même les cadres son touchés. Les ministres cherchent du boulot (poke Arnaud Montebourg) et les classes moyennes font la roue pour s’en sortir.

3,5 millions de chômeurs en France. 3,5 millions d’inactifs en « manque » de leur working shoot quotidien. Ca rigole pas. Tous ceux qui ont un jour pointé à Paul Amploix le savent : chômeur = branleur. Merci l’image renvoyée par la société. C’est toujours bon pour l’estime de soi ! Qui des générations X ou Y n’est pas passé par la case « chômage » ? On est nombreux à s’être un jour retrouvés SBF (Sans Boulot Fixe), le cul figé sur son canapé à éplucher toutes les offres de l’APEC pour trouver un job. Des centaines de CV envoyés restés sans réponse, un conseiller qui ne peut rien pour toi, même les « pistonnés » sont triés sur le volet. Ta confiance en toi broie du noir, tu touches à peine 57% de ton salaire et au bout de 3 mois t’es taggé « branleur » professionnel. Bonjour les effets secondaires.

Pour lutter contre cette infâme pitrerie qu’est la machine infernale du chômage, Anne David, 38 ans, chômeuse, ou « branleuse » pour certains, a couché sur le papier 50 chroniques du grain de sa vie, balayant ses questions, ses colères, ses amitiés… En observatrice impitoyable de sa propre existence. Le chat, le toit, le neveu, le bistrot où elle s’astreint à se rendre tous les jours avec son ordinateur, la guimauve que le garçon lui offre avec son café depuis qu’il sait qu’elle est au chômage.

« J’ai l’impression de jouer une partie de mikado à l’envers, écrit-elle. Je ne crée pas de l’ordre, je crée du désordre, je travaille à ne pas travailler, disons que je déconstruis le travail. J’alimente projet après projet (…) les directions fuyantes qui me conduisent à ma libération : le renoncement à l’illusion angoissante qu’il est besoin d’avoir de l’ordre pour avoir de la vie. ». Si le casting a mal tourné et que l’on rejoint la case chômeur, on commence sa dégringolade sociale. Catégorie « assistés », perdus pour la France.

Malgré tous ces accrocs de la vie qui s’immiscent sournoisement, sans en avoir l’air, dans le quotidien de cette « branleuse de chômeuse », Anne David insuffle de l’oxygène avec ces chroniques débordantes de sensibilité et d’humour comme un hymne à la fureur de vivre.

« Un branleur, c’est un coureur de fond dont personne ne regarde la course » écrit-elle très justement. Alors, à vos marques !

“Chroniques d’une branleuse”, Anne David, Editions Vanloo, 9 €.

2 Responses

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