A Mayotte, soins du visage et maquillage du corps se confondent dans une ode magistrale à la féminité. Parties au Festival International de la Mode au Niger, Zamrati Houmadi et Mardhya Chadouli ont porté haut les couleurs de leur île bien après l’annulation du Festival pour raisons de sécurité. Elles n’attendent qu’une chose… repartir !

Zamrati

Photo Chrisse Johnson

FIMA 2015 ( Festival International de la Mode Africaine )

Models | Aida (Togo) / Edna (Togo)
MUA | Zamrati Houmadi / Mardhya Chadouli (Ile de Mayotte)
Stylist I Otinguema by Jessica Ng (Gabon)
I Grand Hôtel – Niamey, NIGER

Le M’dzindzano est un masque de beauté, mais pas seulement, c’est aussi une parure cosmétique traditionnelle, pouvez-vous nous en expliquer le principe ?

C’est l’élément essentiel du maquillage des femmes mahoraises; un masque de beauté 100% naturel pour le visage (et contre les boutons !).  Il a aussi un rôle de protection contre le soleil. On peut le porter comme un masque mais aussi en ornement sous forme de fleur ou tout autre motif, selon notre inspiration. Les motifs peuvent parer le visage, les mains ou les pieds.

Pour les fêtes de Noël, certaines vendeuses de Sephora sur les Champs-Elysées en étaient parées… Qu’est-ce-que cela vous inspire ?

C’est juste grandiose ! De voir un art ancestral venir frapper aux portes de Paris, c’est juste fantastique !

Parlez-nous du henné qui pare le corps des femmes de la plus belle des façons…

Le henné sur le corps est une passion sans limite…. Je ne sais pas si je peux vraiment vous parler de la technique des motifs étant donné que c’est vraiment sur l’instant et selon mon l’inspiration que j’en orne les femmes. Vous savez, quand une cliente me demande ce que je pense faire, je lui réponds : je ne sais pas, c’est votre main qui me donnera des idées. Autodidacte, je suis complètement dans mon monde quand je fais du henné mais aujourd’hui, l’envie d’aller me former à de nouvelles techniques de dessin me démange ! Car je voudrais en faire un métier et surtout passer aux motifs réalisés sur le corps à des créations sur des objets de déco (les bougies, les verres, le tissus, la vaisselle…)

Vous étiez déjà à Niamey quand le Festival International de la mode en Afrique a finalement été reporté : comment l’avez-vous vécu ?

Ah le FIMA, c’est une sacrée aventure ! Fructueuse dans tous les sens du terme. Vous savez, le peu que j’ai découvert là-bas et surtout la richesse que j’en ai retirée est une chance. Donc je reste sur ma faim car j’aurais adoré poursuivre les démonstrations et les rencontres formidables que nous avons pu faire et qui m’ont inspirée pour mon business plan. Le festival m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses ; il y a une vie professionnelle au-delà de Mayotte et j’ai eu une vision du monde artistique complètement nouvelle au Niger.  On a eu l’occasion de faire un shooting photos avec le m’dzindzano et c’est là qu’on se rend compte que Mayotte a une richesse inexploitée. Mais pas pour longtemps, croyez-moi!

 

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