L’homme qui ne voulait pas s’arrêter de grandir

Rencontre au sommet avec un géant de la photographie : Daniele Tamagni, qui immortalise sur papier glacé les acteurs de la contre-culture mondiale. Avec James Barnor, le légendaire photographe du Ghana et des diasporas de Londres, ils exposent à Londres leur vision d’une Afrique urbaine,  inventive et à contre-courant.

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Depuis Daniele Tamagni, on sait que le dandysme se joue aussi bien à Bacongo que chez Proust, le mouvement hipster à Johannesbourg, ou le bling bling à Cuba. Rockers du Botswana, lutteuses de Bolivie, tous se racontent avec la pleine conscience de leur monde marginal dont ils veulent se démarquer. Être à la mode est une façon de faire partie du monde et Daniele Tamagni le raconte très bien.

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Parlez-nous de cette exposition avec James Barnor qu’accueille la Octobre Gallery à Londres dès demain ?

J’ai rencontré James Barnor lors du Colloque « Black Portaiture (s)»  à Paris en 2013. La connexion s’est immédiatement faite entre nous car nous aimons nos œuvres respectives.
Il y a des différences entre nous deux bien sûr, mais aussi de nombreuses similitudes; nous nous sommes tous les deux beaucoup documentés sur la communauté africaine à Londres avec une attention particulière portée à la mode et au style de vie qui s’y pratique.

« Soyez humble, travaillez dur, et ne cessez jamais, jamais, de grandir artistiquement »

Qu’est-ce qui vous démarque l’un de l’autre ?

Alors que ses photos sont davantage des mises en scène, des portraits provenant de son expérience du studio à Accra au Ghana, je tente pour ma part de capturer l’instant, le moment décisif à la recherche d’histoires narratives.

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Quels conseils donneriez-vous un photographe travaillant dans l’univers de la mode ?

Je suggère quelque chose de simple : soyez humble, travaillez dur et ne cessez jamais, jamais, de grandir artistiquement, et de développer autant que possible un style unique et créatif.
Quels défis avez-vous réussi à relever en tant que photographe des acteurs de la contre-culture ?
Je pense qu’il y en a beaucoup mais il est surtout très important de comprendre quel est le bon moment pour shooter ; il s’agit de trouver un équilibre entre la nécessité de la prise de vue lorsque vous avez l’inspiration et le respect du sujet qui pourrait ne pas apprécier être photographié à ce moment précis.
Comment décririez-vous votre style?

Comme  un mélange de photographie documentaire, spontanée, avec la réalisation de portraits travaillés. Je veux dire que j’aime capturer les moments instantanés mais aussi construire l’image dans la composition d’éclairage ou en termes de couleur. Je trouve plus d’inspiration dans la rue que dans tout autre lieu.

Décrivez un moment au début de votre carrière où vous avez senti que vous pourriez dire, «je l’ai fait ».

Chaque fois que je prends la photo que j’avais imaginée de prendre je peux dire : « je l’ai fait » !

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Daniele Tamagni and James Barnor, jeudi 8 septembre 2016 – vendredi 30 septembre 2016, Octobre Gallery London

 

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