Portée par le Salon de la mode de l’océan indien organisé à Mayotte, la création locale débouchera-t-elle sur une filière économique capable de générer emplois et industrie ? La venue de Sakina M’sa en novembre prochain pour la 7e édition boostera à coup sûr les efforts entrepris depuis 7 ans par ALCOI, l’Association Laingua Cultures de l’Océan Indien, pour transformer l’effervescence créatrice de la région en marques de prêt-à-porter locales.
Le 28 mai prochain, L’Association Laingua Cultures de l’Océan Indien remettra, à la Réunion, le Premier Prix du « 6e Salon de la Mode de Mayotte » à Maria Rousset qui a transcendé le thème « tissage et tressage » avec une création d’un minimalisme chic et élégant.
Au-delà d’une volonté de récompenser l’attachement des stylistes réunionnaises au Salon, cet évènement se veut le symbole d’une passerelle tendue entre les différentes îles de l’Océan Indien pour promouvoir la filière mode et textile. Le travail est immense bien sûr; entre le manque de formation et d’infrastructures, l’absence de soutien financier et les difficultés administratives, la création d’une marque de prêt-à-porter dans l’Océan Indien relève de la gageure. « Ici, on se bat tout seul » témoigne une styliste d’Anjouan. « Il faut être motivée comme une lionne » confie cette autre jeune fille malgache. La difficulté ne décourageant en rien les membres d’ALCOI, le 6e salon de Mayotte a prouvé le degré de professionnalisation des 25 stylistes participant à l’évènement. Grâce à l’habillage très inspiré de la scène par le plasticien Denis Balthazar, la chorégraphie millimétrée au cordeau, le son impeccable dans un espace dédié pour deux heures à la mode et aux talents des créateurs de l’Océan Indien et bien sûr, les trésors d’inventivité des créateurs venus des quatre coins de l’océan Indien -La Réunion, Madagascar, Rodrigues, Anjouan, Grande Comore, la Tanzanie et Mayotte, le Salon de la mode de Mayotte est entré dans une nouvelle dimension.
L’Océan Indien est en effet un patchwork de cultures et de savoir-faire ancestraux. Peu valorisées et pratiquées dans le cadre d’une économie informelle, ces compétences sont pourtant la clé de la création océano-indienne. Pour la présidente d’ALCOI, Wardat Monjoin, « il faut agir sur la formation sans dénaturer les savoir-faire locaux ». La venue de la célèbre styliste originaire des Comores, Sakina M’sa, permettra de concrétiser avec la meilleure des visions, puisque Sakina est une icône de l’éco-conception, la professionnalisation des stylistes et de la jeunesse, vivier génial de créateurs.
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