Très attendue, la 7e édition du Salon de la Mode est sortie de sa zone de confort ; les îles désormais fédérées autour de l’Association Laingua et Culture de l’Océan Indien, c’est désormais la planète mode que veut conquérir sa présidente Wardat Monjoin. On vote pour !
« Le lagon de Mayotte est fermé, alors nous allons l’ouvrir ! » ; c’est par cette exclamation que Wardat Monjoin, qu’on appelle ici la guerrière tant elle poursuit infatigablement sa quête de financements et de soutien pour faire rayonner les stylistes de l’océan indien, a ouvert le 7e Salon de la mode Océan Indien. Et dans ce combat qu’elle mène, mieux vaut être avec elle. Car Mme la Présidente ne mâche pas ses mots. Ni pour rappeler aux politiques combien ils se doivent d’être là, ni pour solliciter les acteurs économiques, de plus en plus nombreux à financer le Salon portée par une seule équipe de bénévoles.
Car celui-ci est définitivement monté en gamme. Maison Sakina M’sa, icône de l’éco-création. Maison Udjuwa qui inquiète très sérieusement la maison Hermès tant ses carrés de soie sont en passe de les détrôner dans le cœur des élégantes. Deux enseignes parisiennes sont présentes cette année. Mais c’est surtout dans l’affirmation ferme et définitive de l’éco-création que le Salon de la Mode Océan Indien imprime sa marque de fabrique. Cet idéal de recyclage alliant l’utile au beau et que défend Sakina M’sa.
L’idée est simple : redonner une seconde vie aux vêtements et à la matière. Faire du neuf avec du vieux. Mettre en pratique le fameux adage ; rien ne se perd, tout se transforme. Ainsi, hier, soir, chemises d’homme, anciennes robes de bal, cravates, chutes de tissu, et même lacets de chaussure, capsules de cannettes, ou bouchons de bouteille, sont venus se mêler au raphia, feuille d’aloés, graines naturelles tandis que bazin et coton, soie et mousseline formaient de somptueux patchwork. Le mix, le métissage : plus on mélange, plus on crée. Plus on fait exploser son identité. Du côté des pros, Madagascar rafle les deux premières place, récompensées pour leur « respect scrupuleux du thème de l’Eco création » ; chapeau bas à la robe de Lalasoa Rakotoarivelo (Lalassou Création) et à celle de Mireille Rakotomanoelina (Manantsoa Création). La tradition a toujours du bon avec la mahoraise et Moinecha Harit qui monte sur la troisième place du podium. Chez les amateurs, les lauréats sont la réunionnaise Marie-Chantal Kassamaly qui décroche le premier prix, la toute jeune mahoraise Armia Issouf pour sa tenue armée de l’air so girly confectionnée à partir d’une chemise-homme, et Olivia, pour sa robe en rafia.
Photos Fossette Magazine, Le Journal de Mayotte, Le P’tit Maoré