Gery Allen, figure phare du free jazz dans la culture Noire

Gerry Allen, pianiste et jazzwoman totale, s’est éteinte le 27 juin dernier suite à un cancer, à l’âge de 60 ans. Avoir une pensée pour cette femme extraordinaire nous permet de faire une rétrospective sur sa vie mouvementée, mais aussi sur l’impacte de la montée du free jazz pour la culture Noire.

Qui était Gerry Allen ?

Une pianiste de talent. Une pédagogue attentive. Une femme au caractère doux mais pleine de confiance en elle. Une figure à retenir pour inspirer les générations futures. Gerry Allen est né dans le Michigan et a été formé au jazz dans le Détroit.

Une musicienne pleine de talent

Des années 1990 à 2000, Gerry Allen a été reconnue pour être une pionnière, aussi bien en tant que femme musicienne que leader dans le domaine de l’improvisation musicale. En 2008, elle reçoit un award de Musique Classique Afro-américaine décernée par le comité des femmes du New Jersey au Spelman College. Rappelons qu’elle a aussi été la première femme ainsi que la plus jeune personne a recevoir le Jazzpar Price danois, un prix décernés tous les ans aux cinq plus grands interprètes de jazz.

Une pédagogue impliquée dans la communauté du jazz

Gerry Allen était également particulièrement attentive à la transmission de ses compétences et a enseigné dans trois universités différentes, à New York, Pittsburgh et au Michigan.  » La communauté du jazz ne sera plus jamais la même depuis la perte d’un de nos plus grands génis, Gerry Allen. Sa virtuosité et sa musique resteront inégalables.  » annonçait Carrington à l’annonce de son décès.

Une figure féminine importante du free jazz

Pour avoir accompagné Ornette Coleman sur de nombreux morceaux, Gerry Allen peut être considérée comme une figure de proue du free jazz. Ce mouvement musical se démarque du jazz classique par le fait qu’il remanie entièrement la structure des morceaux, les rythmes des instruments mais aussi l’attitude des musiciens avec le public. L’improvisation y tient une très grande place et les mouvements y changent de façon imprévisibles, comme des vagues musicales.

Le jazz, courant musical de l’émancipation Noire ?

Le jazz, et particulièrement le free jazz, est souvent considéré comme un mouvement revendicateur. L’image du musicien est complètement novatrice et se détache de tout ce qui était connu. Les nouveaux rythmes appliqués au free jazz s’inspirent beaucoup de musiques étrangères, dont les musiques traditionnelles africaines. Le free-jazz serait ainsi un moyen d’expression face à l’oppression et au racisme qu’on dû subir de nombreux musiciens Noirs. Polyrythmie, présence de percussions, si l’africanité du free-jazz transparaît dans la musique elle-même, elle est aussi revendiquée par certains grands artistes du mouvement. Citons ainsi les collectifs Art Ensemble of Chicago ou Sun Ra qui expriment la négritude de leurs musiciens avec fierté et de façon beaucoup plus marquée que les générations précédentes.

Gerry Allen a joué un rôle des plus importants dans un projet où «  la volonté d’utiliser nos efforts artistiques comme tremplins pour exprimer nos revendications humaines, sociales et politiques est très naturelle » pour reprendre une citation de Max Roach.

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