Ludy Langlade, fille à papa

A mi chemin entre Naomi Campbell et Lady Di, Ludy Langlade, Miss Mayotte 2014, marche sur les pas de l’une, et s’inspire de la « vie extraordinaire » de l’autre. Un grand écart à son image ; Ludy est belle… comme un ange.

Sitôt franchi le seuil, on ne voit qu’elle. Un sourire à damner un saint au sommet d’un corps parfait qui se penche gracieusement pour vous saluer. On se dit qu’elle paraît presque fragile pour une compétition de cette envergure. Mais il n’en est rien.
D’abord parce Ludy, c’est une coureuse de fond. Oui, elle prend soin d’elle. Et cela depuis ses 11 ans ! Nulle superficialité là dedans mais du sens pratique. « Quand vous avez une touffe de cheveux impossible à maîtriser, vous écoutez votre maman qui vous dit de les huiler avec de l’huile de coco, de les attacher la nuit, de les protéger. » s’amuse-t-elle.
Une mère qui répétera à sa fille métisse–de mère gabonaise et de père français-, qu’elle sera une Blanche à Libreville et une Noire en France. « Fais donc toujours attention extrêmement attention, à ce que tu dis, aux uns et aux autres. »
D’où une attitude très posée qui surprend, qui dénote même dans cet univers de paillettes et de strass. « Je garde les pieds sur terre, d’autant que papa me défend d’avoir la grosse tête. Il me dit : attention, Ludy, ce n’est qu’un jeu… » Fille à papa, Ludy a choisi de venir près de sa père à Mayotte, même si sa mère restée en métropole lui manque « chaque jour, chaque heure, chaque seconde… ».
Sereine, Ludy n’en a pas moins du caractère. Comme lorsqu’elle va se plaindre auprès du surveillant d’un collège suite à l’insupportable invitation d’une bande de jeunes de retourner dans son pays. « J’ai reçu des excuses après cette mésaventure. » Ainsi, lorsqu’à Mayotte aussi, on lui a dit qu’elle n’était pas légitime pour un titre de Miss car privée d’origines maoraises, elle est prête. Elle déclare : « Je n’ai pas besoin d’être née ici pour me sentir chez moi. » Une force de caractère qui lui gagne le respect des derniers récalcitrants à tel point qu’aujourd’hui, tout est oublié. Tout ?
« Oui, tout à fait. Ici, c’est chez moi. » Fin de l’histoire. Après la belle aventure des Miss France, une nouvelle commence.

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