Nancy Holloway, l’autre bête de scène

Johnny, Sylvie, Dick, Elvis… Et Nancy ? Si les médias la célèbrent peu (ou pas), les fans des années yéyé n’ont pas oublié Nancy Holloway.

Jamais les fans des années yéyé n’oublieront Holloway… Lorsque Nancy Holloway débarque à Paris de son Ohio natal à la fin des années cinquante, elle a en tête le succès phénoménal de son aînée, Joséphine Baker. Aux États-Unis, les artistes noirs échouant à accéder aux mêmes salles de concerts que les blancs ont compris depuis longtemps que l’exil pouvait être une réponse à la discrimination exercée à leur encontre. Marylin Monroe, tombée en amour pour le jazz, doit promettre de venir s’assoir tous les soirs au premier rang d’un club new-yorkais, le Mocambo, dirigé par Charles MOrrisson, pour qu’Ella Fitzerald puisse venir s’y produire. Et jusqu’aux « Suprêmes », on fait croire au grand public que les nombreux girls bands de filles noires qui chantent à la radio sont en réalité blanches.

Avant les années 60, déjà, la France de l’entre-deux-guerres a accueilli de nombreux jazzmen, en plus de Joséphine Baker. Après des débuts dans les clubs de jazz de la capitale aux côtés de célébrités comme Kenny Clarke et Bud Powell, Nancy Holloway va trouver le chemin de la gloire par le biais de la déferlante yéyé.

L’année 1963 sera pour elle une consécration, grâce à cette adaptation signée Pierre Delanoë d’un tube de sa compatriote, Dionne Warwick, intitulé « Don ‘t make me over ». En l’espace de quelques semaines, « T ‘en va pas comme ça » lui ouvre les portes de l’Olympia où elle triomphe à la tête d’un orchestre dont le guitariste est… Nino Ferrer.

Nancy Holloway

Puis c’est au tour du cinéma de faire les yeux doux à cette belle jeune femme qui crève l’écran aux côtés de Jean Marais dans « Le Gentleman de Cocody » de Christian-Jaque. Une carrière en pleine ascension que vint briser net la disparition tragique de sa fille.

Nancy Holloway qui faisait l’unanimité auprès de ses musiciens revint sous les projecteurs en 1997 lors du procès de son amie, Anne Vanderlove, après sa participation au hold-up d’une agence du Crédit Agricole à Laon. A la barre, Nancy Holloway témoignera pour elle : « Ma copine Anne est une fille très droite, généreuse avec beaucoup de charisme. Elle est comme moi. C’est l’espoir qui nous fait vivre et surtout, on aime trop. »

1 Nancy Holloway  » 1962 chez Le Disque Du Jour LD 36 « 

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